Situation : vous surfez sur Internet et tout à coup une page s’affiche vous informant que votre ordinateur est infecté par un virus, qu’il faut tout de suite appeler les services de Windows, votre ordinateur est bloqué sur cette page.
Exemples d’affichages
Ces images sont des captures d’écran du genre d’affichage.
Globalement, les informations sont identiques :
- Votre PC (ordinateur) est infecté par un virus
- La sécurité de vos informations bancaires et confidentielles sont compromises
- Ne touchez plus à rien au risque de perdre toutes vos données personnelles
- N’arrêtez surtout pas votre ordinateur
- Appelez dès maintenant le service sécurité au numéro indiqué
Tout est fait pour vous mettre la pression
Cet affichage peut-être accompagné d’un message vocal et parfois d’une « sirène ». Ceci pour vous mettre un peu la pression. De plus, les actions sur le clavier ou/et sur la souris ou pavé tactile ne donnent rien.
Votre cœur bat la chamade. Que faire ? Appelez le numéro indiqué ? Arrêtez l’ordinateur ? Quels sont les risques ?
Que se passe t-il si vous appelez le numéro indiqué ?
Tout va bien se passer (au début). Un gentil technicien va vous répondre, vous écouter, vous interroger. Cela fait il va vous proposer de réparer votre ordinateur à distance. Il va vous assister pour installer un logiciel lui permettant d’accéder à votre ordinateur. Il va se connecter et faire un diagnostic.
La suite est différente. Selon votre état d’angoisse, il va vous proposer de réparer votre ordinateur. Les prix qui m’ont été communiqués vont de 170 euros à 650 euros. Comment le prix est fixé ? Je n’en sais rien.
Si vous payez (par CB évidemment), le technicien va faire une petite maintenance de votre PC, installer éventuellement un anti-virus et un bloqueur de pub sur votre navigateur préféré. Bien sûr, la plupart du temps, vous recevez la facture suite à l’intervention. Vous avez retrouver l’usage de votre ordinateur. Vous pouvez être satisfait.
Mais au fait, comment en êtes-vous arrivé là ?
Comment votre ordinateur a chopé ce virus ? Je vais vous le dire.
Mais avant, il faut que je vous le dise, VOUS VOUS ÊTES FAIT AVOIR. Vous avez été victime d’une escroquerie.
Ce gentil technicien fait parti (peut-être à son insu) d’une équipe de rançonneur.
Comment se fait-on piégé ?
Vous étiez sur Internet. Vous surfiez ou faisiez des recherches sur la toile. Et suite sur un lien hypertexte, vous vous êtes retrouvés sur une page ayant un petit programme qui a bloqué votre navigateur sur un écran comme vu plus haut.
Tous les cas recensés par mes soins montrent que ces clics ont été fait sur les pubs et annonces.
Je vais illustrer mon propos ici. Imaginons que je veuille aller sur le site de la CAF en passant par le moteur de recherche d’Orange. Voyez l’image ci-dessous.
Regardez bien les premiers résultats de la recherche
Aucune des premières réponses ne vont vous permettre d’aller sur le site de la CAF ou alors vous allez y arriver par des chemins détournés. Ce qu’il faut savoir et comprendre c’est que des gens ou sociétés <u>payent</u>pour être en tête des réponses du moteur de recherche. La CAF n’a rien à vendre, un service à rendre oui, mais rien à vendre. Donc la CAF ne paie pas pour de la publicité. Ces sociétés qui paient cette pub, ces annonces ont quelque chose à vous vendre. Si certaines sont sérieuses, d’autres sont parfois des arnaques déguisées.
Je parle de la CAF parce que que des personnes ont été piégées lors de telles recherches, d’autres c’étaient Pôle Emploi ou Facebook. Ce pourrait être suite à des recherches sur la SNCF ou n’importe quels autres services. Un témoignage récent d’une personne me disant qu’elle souhaitait accéder au site de l’assurance maladie améli.
Cela n’arrive pas à chaque fois que l’on clique sur telle annonce ou telle annonce. C’est peut-être une fois sur dix ou sur cent. J’imagine que les personnes qui créent ce genre d’arnaque sont des professionnels.
Attention donc aux annonces lorsque vous surfez
A votre avis pourquoi ai-je utilisé le moteur de recherche d’Orange pour ma démonstration ?
Tout simplement parce que vous ne trouverez pas de pub lors de recherches sur les sites cités sur les grands moteurs de recherches comme Google, Bing ou Qwant (pour ne citer que ceux là) qui ont une certaine éthique pour ce domaine. Bien sûr, ces moteurs de recherches proposent de la pub mais pas sur des services de l’état.
C’est aussi parce que c’est un moteur de recherche utilisé par des clients de cet opérateur historique ayant une mince expérience de l’utilisation d’Internet.
Peut-on se passer d’appeler le numéro indiqué ?
Oui bien sûr. Il faut reprendre la main sur son ordinateur. Solutions :
Arrêter le PC. C’est pas forcément la meilleure solution mais elle a l’avantage d’être simple à exécuter.
Appuyer 10 secondes sur le bouton Marche jusqu’à l’arrêt complet du PC.
- Supprimer la tâche du navigateur. La plus rapide bien que « plus complexe » à mettre en œuvre.
- Appuyer et maintenez les touches Ctrl Alt et Suppr. Cette manœuvre affiche un nouvel écran.
- En appuyant plusieurs fois sur la touche Tab(ulation), sélectionner « Gestionnaire des tâches » qui ouvre la fenêtre du gestionnaire des tâches.
- Sélectionner le navigateur (ici Chrome).
- Cliquer sur le bouton virtuel [Fin de tâche]
Votre navigateur est débloqué
Attention : dans les deux cas, lorsque vous allez vouloir retourner sur Internet, votre navigateur va vous informer qu’il ne s’est pas arrêté normalement et vous propose de restaurer les pages. Surtout ne le faites pas ou vous allez vous retrouver dans la même situation.
Pourquoi je parle de méchants gentils
Méchants parce qu’ils vous ont piégés afin de vous soutirer de l’argent.
Gentils parce que si vous leur avez permis de se connecter à votre ordinateur, ils auraient pu vous mettre un vrai méchant virus ou supprimer des fichiers de votre ordinateur.
Si il y a des méchants gentils c’est qu’il y a des méchants méchants.
Oui ! Mais ces méchants méchants s’attaquent plutôt aux grosses boîtes ou aux établissements publics. Et là pas moyen de s’en sortir sans payer ou perdre toutes ses données. La facture est de l’ordre de dizaines de milliers d’euros, voir de centaines et plus encore.
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